Revista N.° 70
Julio-Diciembre 2021
ISSN 1409-424X; EISSN 2215-4094
Doi: https://dx.doi.org/10.15359/rl.2-70.3
URL: www.revistas.una.ac.cr/index.php/letras

Des gallicismes dans l’espagnol costaricien1

(Galicismos en el español costarricense)

Karina Costa Morales2

Universidad Nacional, Heredia, Costa Rica

Julio Sánchez Murillo3

Universidad Nacional, Heredia, Costa Rica

Résumé

À travers un répertoire extrait à partir de médias costariciens dans la période 2013-2018, ce travail établit les domaines où les gallicismes sont plus présents dans l'espagnol costaricien. De même, on indique que l’échantillon obtenu fait preuve de plus de xénismes que d'emprunts ; ceci est constaté avec des changements graphiques mais aussi grammaticaux et sémantiques. En plus, on explique que l’usage des gallicismes dans ces médias peut être associé à une recherche d’une expression plutôt prestigieuse.

Resumen

De un repertorio extraído de medios de comunicación costarricenses durante el período 2013-2018, este trabajo establece los campos en donde se presentan los galicismos en el español costarricense. La muestra obtenida ofrece más xenismos que préstamos; esto se constata en cambios gráficos, también gramaticales y semánticos. Se explica que el uso de los galicismos en estos medios de comunicación puede estar asociado a una búsqueda de una expresión más bien prestigiosa.


Mots-clés : gallicismes, espagnol, espagnol costaricien, emprunt, xénisme

Palabras clave: galicismos, español, español costarricense, préstamo, extranjerismo


Une langue qui n’emprunte plus est une langue morte.

Bernard Cerquiglini

Introduction

L’évolution de toutes les langues naturelles dépend, notamment, de leur utilisation. Ainsi, il devient commun qu’avec le temps, ces langues changent selon les caractéristiques propres à leurs locuteurs, telles que les aspects socioculturels, historiques et politiques qui modifient, peu à peu, les besoins linguistiques des personnes et ceci est reflété dans la communication.

Dans quelques cas, l’évolution des langues se voit affectée par le contact que celles-ci expérimentent avec d’autres sociétés, ce qui amène à une découverte d’autrui et à des échanges dans différents domaines, notamment dans l’aspect linguistique et ses subdivisions qui ont l’occasion de se voir enrichis.

En raison de l’existence de ce type de processus, il est assez courant que toutes les langues du monde établissant des relations avec d’autres cultures aient tendance à l’utilisation d’emprunts, c’est-à-dire, des mots qui naissent à partir de ces contacts. Dans le cas du français, celui-ci a inspiré le partage vers d’autres langues dont l’espagnol.

À travers cette étude, on vise à répertorier des mots d’origine française dans les médias costariciens dans la période 2013-2018, à identifier les domaines où l’influence du français est plus remarquable et à expliquer les différents procédés d’adaptation de ces mots à l’espagnol costaricien.

Pour ce faire, nous abordons, premièrement, une série de concepts qui constituent la base théorique de notre travail, et de manière sommaire, nous présentons quelques éléments concernant l’influence du français sur d’autres langues et quelques repères historiques sur la présence de cette langue dans l’espagnol et l’espagnol parlé au Costa Rica. Deuxièmement, nous expliquons quelques considérations méthodologiques, surtout ce qui est relatif à la construction de notre corpus ; troisièmement, nous proposons une analyse des données recueillies et, finalement, quelques conclusions sous forme de point de départ pour une discussion plus élargie, à propos des gallicismes dans l’espagnol costaricien.

Notions théoriques

Notre recherche sur les gallicismes (des mots français) dans les médias costariciens s’appuie sur une série de critères théoriques liés à l’étude de l’influence d’une langue sur une autre ; parmi ceux-ci, nous pouvons citer : le xénisme, le pérégrinisme, les emprunts et la variation sociolinguistique, entre autres. Outre ceci, nous abordons quelques considérations à propos de l’introduction des termes français dans l’espagnol.

Le xénisme

En général, le xénisme peut être défini comme « une unité lexicale constituée par un mot d'une langue étrangère et désignant une réalité propre à la culture des locuteurs de cette langue »4. Ce terme se distingue de celui d’emprunt au moment d’analyser son progrès, étant donné que le xénisme correspond à la phase initiale d’un processus d’emprunt, c’est-à-dire, il s’agit d’un essai d’introduction à une langue, raison pour laquelle le xénisme peut être admis ou rejeté5.

Pour déterminer si un mot spécifique est un xénisme ou s’il est déjà devenu un emprunt, il suffit de vérifier si le mot paraît encore étranger6. En plus, il est commun qu’un xénisme, surtout à la forme écrite, présente quelques marques typographiques, à savoir, le gras, l’italique et les guillemets, ou parfois on l’emploie dans des paraphrases afin de montrer son origine distincte7.

Le pérégrinisme

Une fois qu’un xénisme est partiellement accepté dans une langue quelconque, il est possible qu’il soit intégré dans cette langue, dans un stade plus avancé connu comme pérégrinisme8. Pour avancer à cette étape, le mot a dû se répandre dans la reconnaissance de plus de locuteurs de la langue cible.

De cette manière, on met en évidence que le mot pris d’une autre langue devient légèrement plus accepté, mais il reste rejeté par la grammaire normative. Ainsi, un pérégrinisme est considéré fautif lorsque l’on constate sa présence dans la langue standard qui a fait usage de ce xénisme9.

L’emprunt

Un emprunt est, d’après un point de vue linguistique, l’apparition d’un terme appartenant à une langue déterminée dans une autre10. Si l’on le met en relation avec les concepts de xénisme et de pérégrinisme, l’emprunt constitue une dernière étape d’appropriation d’un mot étranger. Lorsqu’il est accueilli dans la langue cible, il ne paraît pas totalement étranger11.

En général, les emprunts correspondent à des éléments isolés qui ont été pris, dans la plupart des cas, dans des contextes plurilingues12. Ils sont nés à partir des besoins de la langue qui reçoit le mot, surtout lorsque le contact avec l’autre langue est élargi ou important13.

En plus, les emprunts sont de type morphologique, phonologique, syntaxique et sémantique, mais en général ils apparaissent souvent dans les cas de manque de vocabulaire et une fois qu’ils sont assimilés et acceptés dans la langue cible, ils permettent d’enrichir les aspects linguistiques de celle-ci14.

Il est possible de déterminer le passage au stade d’emprunt lorsque le mot, d’origine étrangère, perd les marques propres de sa langue d’origine pour adopter celles de la langue cible15. C’est ainsi que les emprunts peuvent être soumis à des règles de pluralisation, de conjugaison ou de morphologie de la langue qui les accueille.

Au sein des emprunts, il est important d’en établir la distinction de deux catégories : les nécessaires et les superflus.

L’emprunt nécessaire

Il s’agit d’un besoin dans quelques contextes, étant donné qu’il correspond à des réalités qui ne font pas vraiment partie de la société qui reçoit l’emprunt. Dans ce cas, il est possible d’affirmer que leur emploi est justifié car il cherche la précision sur les concepts et leurs définitions, ainsi que le fait de démontrer une ouverture sur le monde16.

Généralement, les emprunts nécessaires coïncident avec des termes techniques ou spécialisés, notamment lorsqu’ils se rapportent aux domaines gastronomiques, de l’art, des traditions et de l’architecture17.

L’emprunt superflu

En réalité, ce sont des termes imposés qui pourraient être remplacés par un mot de la langue cible ; pour cette raison, leur usage est plutôt contestable18. Cependant, dans quelques cas, l’usage de l’emprunt superflu et de sa correspondance dans la langue cible se différencient par un changement de connotation.

L’adaptation

S’il n’y a pas de problèmes pour intégrer un emprunt dans la langue d’accueil, celui-ci a l’occasion de prendre une place au sein de la structure de cette langue. Peu à peu, son intégration exige qu’il existe en relation avec les autres mots de la langue. Dans ce sens, l’emprunt est susceptible à subir un processus d’adaptation, c’est-à-dire, des modifications qui lui permettent de mieux exister dans la langue cible19.

Il existe plusieurs types d’adaptation, notamment la grammaticale, avec des changements morphosyntaxiques ; la sémantique, qui témoigne le changement d’une partie du sens du mot ; la phonique, où certains sons se voient éliminés ou remplacés, soit par similitude, soit par les règles phonologiques de la langue cible, et la graphique, qui s’ajuste aux lois de l’écriture de la langue ayant adopté l’emprunt.

La variation stylistique

Ducrot et Schaeffer définissent le terme style comme « résultant de la combinaison du choix que tout discours doit opérer parmi un certain nombre de disponibilités contenues dans la langue et des variations qu’il introduit par rapport à ces disponibilités. »20 De cette manière, le locuteur d’une langue quelconque peut façonner son discours avec une série de nuances selon son contexte, ses buts, ses intérêts et ses besoins ; celles-ci feraient de son discours un acte à la fois individuel et distinctif des autres ; cependant, il se peut que ces nuances cherchent à montrer l’appartenance d’un locuteur à un groupe particulier. Ainsi, l’emploi de certains xénismes ou emprunts révélerait une intention de la part du locuteur de marquer un style personnel au moment de parler ou écrire, de répondre à une tendance d’une époque ou de montrer son appartenance à une collectivité déterminée.

La variation (socio)linguistique

Étroitement liée à la notion précédente, ce type de variation constitue un « phénomène sociolinguistique par lequel une langue se modifie dans sa structure et dans ses usages selon l’époque, l’aire géographique où elle est employée, ou le groupe social qui l’utilise. »21 À titre illustratif, on pourrait dire que lorsque les mots « menu » et « boutique » sont entrés dans l’espagnol costaricien, ils étaient utilisés par des locuteurs appartenant aux classes aisées de la population et habitant les villes ; pourtant, au fil du temps, ceux-ci sont compris et employés par un nombre élevé de Costariciens, peu importe leur condition économique, professionnelle ou leur lieu de résidence.

Les gallicismes dans d’autres langues

D’après Rey22, le français, au XVIe siècle, se consolide comme la langue du royaume, prend une part des fonctions exercées traditionnellement par le latin, sa progression géographique en Europe et ailleurs (Amérique du Nord et les Caraïbes) s’accentue, sa littérature acquiert plus d’envergure et son charme ne cesse d’augmenter ; par conséquent, il devient la langue d’une grande partie de la noblesse européenne.

La puissance de la France continue à s’affirmer : sous le règne du roi Louis XIV, le français devient la langue de la diplomatie et au XVIIIe siècle, il prend une grande partie des prérogatives que jusque-là possédait le latin en tant que langue internationale ; de cette manière, la langue de Hugo s’impose comme langue de communication entre les élites et les intellectuels de divers pays23, ainsi le français devient la langue de la science.

Malgré son prestige et l’expansion colonialiste française en Afrique et en Asie, le rayonnement de cette langue dans les XVIIe et XVIIIe siècles se réduit au fur et à mesure que d’autres langues, surtout l’anglais, acquièrent des prérogatives, jusque-là, portées par la langue de Molière. Ainsi, le « mythe du français langue universelle »24 se dissipe lentement, mais notamment avec l’avènement de la Révolution industrielle et la montée en puissance des États-Unis. À la fin de la Première Guerre mondiale, le français n’est plus l’unique langue de la diplomatie et la Seconde Guerre mondiale marque la fin de la prédominance du français dans le contexte international ; il est remplacé par l’anglais.

Vu que pendant des décennies, voire des siècles, la France a eu une importante dominance dans le monde politique, culturel, économique et scientifique, les rapports avec d’autres nations se sont multipliés, ce qui a mis le français en contact avec une grande diversité de langues aux quatre coins de la planète. Pour cette raison, des liens s’établissent entre elles et des échanges linguistiques se produisent.

De cette façon, le français fait des apports qui ont contribué à enrichir d’autres langues dans différents domaines ; à titre illustratif, dans le tableau 1, nous en mentionnons quelques exemples.

Tableau 1. Les emprunts au français

Domaine

Mot français

Langue qui emprunte

Adaptation

Restauration

Restaurant

Italien

Ristorante

Jambon

Vietnamien

Giam bông

Mode

Pantalon

Espagnol

Pantalón

Chic

Persan

Šik

Architecture

Terrasse

Russe

Террасса (terrassa)

Galanterie

Coquette

Portugais

Coquete

Guerre

Général

Anglais

General

Automobile

Garage

Néerlandais

Garage

Sources : Élaboration propre à partir d’exemples de gallicismes proposés par Perret25, Leclerc26 et Khalilpour27.

Les emprunts au français des langues des pays voisins (l’allemand, l’anglais, l’espagnol, l’italien, le portugais, le néerlandais) ont été importants et nombreux ; de même dans le cas d’autres langues du Vieux Continent, ainsi que dans des langues d’autres régions.

En ce qui concerne l’espagnol, il est important de souligner deux éléments dans ce processus : la proximité géographique et les contacts entre les populations française et espagnole. Walter indique que les rapports de celles-ci datent d’il y a environ mille ans :

les premiers contacts entre la langue française et la langue espagnole remontent au début du XIe siècle, à l’époque du roi de Castille Sancho le Grand, et ils se sont développés de façon plus considérable à l’occasion des pèlerinages à Saint-Jacques-de-Compostelle. Jusque-là, le voyage devenait très pénible à partir du col de Roncevaux car les chemins de montagnes étaient escarpés et dangereux. Grâce au roi Sancho, qui avait fait tracer une nouvelle route par la plaine, les étrangers pouvaient dès lors affluer en masse. Parmi eux, les Français étaient les plus nombreux […].28

Cette relation entre ces deux peuples a aussi entraîné des conséquences dans le domaine linguistique des deux côtés des Pyrénées. Depuis lors, les échanges entre le français et l’espagnol se sont intensifiés.

Au fil des siècles, une importante influence de la langue française sur l’espagnol s’est produite dans différentes disciplines. Ces mots se sont ancrés, dans les premiers moments, dans l’espagnol d’Espagne, puis un certain nombre de ceux-ci ont été également transférés à l’espagnol d’Amérique latine ; plus tard, ces termes ont été introduits progressivement et directement dans l’espagnol latino-américain à l’issue des rapports entre la France et cette région.

À titre illustratif, nous citons, de manière chronologique, quelques exemples de cette influence d’après les études de Pottier (1967) (cité par Quilis29) :

• XIe et XIIe siècles

Barnax

barnage (ancien français)

Bloca

bocle (ancien français)

Vianda

viande

• XIIIe siècle

Brebaje

brevage

Desmayar

esmaiier (ancien français)

Galope

galop

• XIVe siècle

Arnés

harneis (ancien français)

Flecha

flèche

Jaula

jaole (ancien français)

• XVe siècle

Pabellón

paveillon (ancien français)

Damisela

demoiselle

Jardín

jardin

Reproche

reproche

• XVIe et XVIIe siècles

Asamblea

assemblée

Billete

billet

Crema

crème

Etiqueta

étiquette

Peluca

perruque

• XVIIIe siècle

Bisturí

bistouri

Edecán

aide-de-camp

Frambuesa

framboise

Silueta

silhouette

• XIXe et XXe siècles

Bicicleta

bicyclette

Blusa

blouse

Camión

camion

Macabro

macabre

Restaurante

restaurant

Touriste

turista

Les gallicismes dans l’espagnol costaricien

L’espagnol costaricien n’a pas échappé à cette influence ; Quesada Pacheco30 souligne que le mot madama (du français madame) apparaissait en 1834 dans le journal El Noticioso Universal.

Une recherche dans quelques journaux du XIXe et XXe siècles nous a permis de repérer d’autres gallicismes en usage dans les textes journalistiques et la publicité de ces périodes ; ainsi, nous pouvons citer les mots suivants :

piqué (étoffe de coton) dans le journal Álbum Semanal (p. 4) du 27 février 1858

quinque (quinquet : lampe) dans Costa Rica, Periódico bisemanal (p. 1) du 17 juin 1893

matinée (séance de cinéma ayant lieu au début de l’après-midi) dans Diario de Costa Rica (p. 1) du 1er mai 1920

equipiers (équipiers : membre d’une équipe) dans La Nación (p. 12) du 5 janvier 1947

chance (opportunité) dans AS (p. 4) du 21 juin 1952

Certains mots sont tombés en désuétude ; toutefois d’autres (un groupe nombreux de mots) ont été intégrés dans l’espagnol de notre pays ; par exemple : amateur, amperio (ampère), bebé (bébé), beige, boutique, buqué (bouquet), carné (carnet), casete (cassette), chance (loterie), chef, chifonier (chiffonnier), cómoda (commode), debut (début), flan, garaje (garage), gato (gâteau), glamur (glamour), hotel (hôtel), menú (menu), paté (pâté), restaurante (restaurant), souvenir, entre autres.

La méthodologie

En ce qui concerne les aspects méthodologiques de cette étude, il faut souligner qu’il s’agit d’une recherche comportant plusieurs visées. En effet, la démarche d’analyse de notre travail cherche à décrire un phénomène linguistique : la présence de gallicismes dans l’espagnol costaricien, à les classer selon leur type et leur champ sémantique et à expliquer, à titre hypothétique, leur apparition dans les médias de notre pays.

Pour construire notre corpus, nous avons consulté des médias costariciens de divers genres dans la période 2013-2018 : des journaux formule numérique (La Nación, La República, El Financiero, Diario Extra, La Teja, CRHoy, El País), des revues et magazines (Sabores et Perfil), des sites web spécialisés (sport, économie, politique), des émissions de télévision des chaînes 6, 7, 11, 13, 15, 42 (des émissions de cuisine, interviews, divertissement, culture, musique, politique, sport), ainsi que des affiches et des spots publicitaires, des affiches informatives dans différents établissements commerciaux et de services.

La consultation de ces sources nous a permis de constater l’usage d’un nombre assez élargi de lemmes d’origine française. Cependant, pour cette étude, nous avons élaboré une liste de gallicismes (l’échantillon) proportionnelle à ce que nous y avons recensé, en nous concentrant sur le domaine lexical et sur les termes dont l’apparition dans notre espagnol est (relativement) récente et sur ceux qui, malgré une présence plutôt ancienne, sont encore instables par rapport à leur orthographe, leur genre grammatical ou leur usage. Voilà pourquoi un groupe vaste de gallicismes repérés dans l’espagnol costaricien depuis longtemps n’a pas été abordé dans cette étude.

L’analyse

À partir des gallicismes collectés, on établira, tout d’abord, les champs sémantiques qui les englobent. Puis, il sera nécessaire de déterminer les mots qui présentent des caractéristiques propres aux xénismes ou aux emprunts. Finalement, on vérifiera les types d’adaptation que ces gallicismes ont subi afin d’être employés dans les sources d’où ils ont été recueillis.

La classification des gallicismes selon leur champ sémantique

Les unités lexicales retrouvées ont été classées en champs sémantiques, ce qui nous a permis de mettre en relief plusieurs faits : premièrement, le français continue d’exercer de l’influence sur l’espagnol costaricien, mais aussi sur l’espagnol standard ; Oury31 indique qu’un nombre important de gallicismes a été attesté dans cette langue depuis le début du XXIe siècle.

Deuxièmement, cette influence se manifeste dans une grande diversité de domaines, parmi lesquels on peut citer : l’apparence physique, les arts, la beauté, le cinéma, l’économie, la gastronomie et la restauration, la littérature, la maison, la mode et les vêtements, la politique, la santé, la sécurité, le sport et la télévision. Troisièmement, dans le domaine de la gastronomie et la restauration, l’influence du français est très remarquable ; il ne faut pas oublier que c’est un domaine traditionnellement attaché à cette langue. Quatrièmement, nous avons constaté l’absence de termes français dans le domaine de la technologie.

Voici la classification en champs sémantiques des gallicismes composant notre échantillon (certains gallicismes sont employés dans plusieurs domaines) :

L’apparence physique

michelines, nom <Michelin>

Les arts

atelier, nom

collage, nom

decoupage, nom <découpage>

macramé, nom

puesta en escena, nom <mise en scène>

La beauté

balayage, nom

manicure, nom

pedicure, nom <pédicure>

sachet, nom

Le cinéma

cineasta, nom <cinéaste>

corto, cortometraje, nom <court-métrage>

femme fatale, nom

largometraje, nom <long-métrage>

premiere, premier, nom <première>

L’économie

impasse, nom

ralentización, nom <du verbe ralentir>

La gastronomie et la restauration

baguette, baguete, baguet, baguett, nom <baguette>

(salsa) bechamel, nom <béchamel> (Ce mot est un déonomastique devenu nom commun)

bistrot, bistró, nom

brioche, nom

(pasta) brisée, adjectif <pâte brisée>

(cortar en) brunoise, nom

bufé, nom <buffet>

charcutería, nom <charcuterie>

(cortar en) chiffonade, nom <chiffonnade>

(crema) chantillí, chantilly, nom

cordon-bleu, cordon blue, gordon blue, gordon blu, nom

crème brûlée, nom

crêpe, crepe, crepa, nom, <crêpe>

crêperie, crepería, nom

crotones, nom <croutons>

crudités, nom

culis, nom

demiglace, nom <demi-glace>

duxelle, nom

eclair, nom (éclair)

fondant, nom

frappé, participe passé

ganache, nom

gofres, nom (gaufres)

glacé , nom

macaron, nom

milhojas, nom <millefeuilles>

mirepoix, nom

omelette, omelett, omeletts, nom

pain au chocolat, nom

parfait, nom

petit chef, nom

pralines, nom

quiche, nom

rondette, nom

(pasta) sablée, adjectif (pâte sablée)

sommelier, sommelier de té, nom

tabatière, nom

triple sec, nom

La littérature

nouvelle, nom

La maison

duvet, nom

menaje, nom <ménage>

plafón, nom <plafond>

sommier, somier, nom

La mode et les vêtements

bisutería, nom <bijouterie>

chema, nom <chemise>

drapeado, nom <drapé>

petit noir, nom

(tallas, mujeres) pettit, adjectif

pret a porter, prêt à porter, prêt-à-porter, nom

La politique

affaire, affair, nom

balotaje, nom <balotage>

impasse, nom

laissez passer, nom

Les relations personnelles

affaire, affair, nom

La santé

aromaterapia, nom <arômathérapie>

La sécurité

abordaje, nom <abordage>

Le sport

(los) Bleus, nom (football)

coequipero, nom (cyclisme) <coéquipier>

engranaje, nom (football) <engrenage>

maillot, nom (cyclisme)

melé, nom (rugby et football) <mêlée>

parcour, parkour, nom

pelotón, nom <peloton>

touché, nom (escrime)

tour, nom (cyclisme)

La télévision

grilla, nom <grille>

reprise, reprisse, nom <reprise>

Le tourisme

brochure, nom

tour, nom

D’autres domaines

abordage, nom

avenir, nom

bricolaje, nom <bricolage>

chapeau, chapó, nom <chapeau>

coup de génie, nom

déjà vu, nom

devenir, verbe

dossier, nom

estar en boga <être en vogue>

enervar, verbe <énerver>

naif, adjectif <naïf>

recular, verbe <reculer>

rol, nom <rôle>

savoir faire, nom

vis a vis, locution prépositionnelle <vis-à-vis>

Les types de procédés d’intégration des gallicismes dans l’espagnol costaricien

Les xénismes trouvés : affaire, affair, atelier, avenir, balayage, bechamel, bistrot, Bleus, brioche, brochure, collage, cordon-bleu, cordon blue, brunoise, chiffonade, coup de génie, crème brûlée, crudités, culis, decoupage, déjà vu, demiglace, dossier, duvet, eclair, duxelle, femme fatale, fondant, frappé, ganache, glacé, gordon blue, impasse, laissez passer, macaron, maillot, manicure, mirepoix, omelette, omelett, omeletts, pain au chocolat, parcour, parkour, parfait, pasta brisée, pasta sablée, pedicure, petit chef, petit noir, pettit, pralines, pret a porter, prêt à porter, prêt-à-porter, reprise, reprisse, rondette, sachet, savoir faire, sommelier, somier, sommier, tabatière, touché, tour, triple sec, vis a vis

Les emprunts trouvés : abordaje, aromaterapia, balotaje, bistró, bisutería, bricolaje, bufé, charcutería, chema, cineasta, coequipero, corto, cortometraje, crema chantillí, crotones, devenir, drapeado, enervar, engranaje, estar en boga, estar en forma, gofres, grilla, macramé, melé, menaje, michelines, milhojas, naif, pelotón, plafón, puesta en escena, ralentización, recular, rol.

Parfois des xénismes, parfois des emprunts : baguette, baguete, baguet, baguett, chapeau, chapó, crêpe, crepe, crepa, crêperie, crepería, premiere, premier.

Les types d’adaptations

Les adaptations grammaticales

En ce qui concerne les adaptations comportant des modifications au niveau grammatical, nous en avons détecté deux types : changement de genre et changement de catégorie grammaticale.

Le changement de genre

Des noms du genre féminin en français mais masculin en espagnol costaricien :

impasse, brioche, demiglace, omelette, ganache, gofres, quiche, reprise, reprisse, affaire, affair, brochure, duxelle

Des noms dont le genre n’est pas constant :

baguette ; nous avons repéré, par exemple : un baguette, la baguet

Le changement de catégorie grammaticale

Des mots dont la catégorie grammaticale a été modifiée en espagnol costaricien : devenir est un verbe mais parfois employé comme un nom. Frappé est le participe passé du verbe frapper mais utilisé, d’après les données, comme un nom.

Les adaptations sémantiques

Un nombre réduit des gallicismes retrouvés a souffert des modifications concernant leur contenu sémantique ; la plupart de ceux-ci appartiennent à des domaines spécialisés. Voici les cas qui comportent ces adaptations :

michelines : Michelin est le nom d’une entreprise française de pneumatiques dont la mascotte, appelée Bibendum32, a acquis une grande notoriété grâce aux rondeurs qui caractérisent sa figure. Dans notre pays, le terme michelines est utilisé pour désigner les bourrelets (détecté dans une émission de télévision) ; cette acception n’est pas exclusive de l’espagnol costaricien populaire, elle a été déjà repérée en Espagne, par exemple33. Il est également important de souligner que cette acception n’est pas encore très diffusée, d’après notre étude, dans le milieu costaricien.

pedicure : En espagnol costaricien, ainsi qu’en espagnol standard, le terme pédicure sert à désigner les soins des pieds, orteils et ongles (publicité), tandis qu’en français, il fait référence à l’auxiliaire médical qui applique ce traitement.

engranaje : En français standard, engrenage est défini comme un ensemble de pièces dentées qui, grâce au contact des dents, produit un mouvement ; en espagnol standard, on a conservé cette définition. Toutefois, dans le jargon journalistique sportif costaricien, le terme engranaje a subi une modification de sens et est utilisé pour faire référence à l’organisation ou structure d’une équipe de football sur le terrain.

abordaje : Dérivé du verbe aborder et employé en français dans le domaine de la marine et pour en venir à quelque chose ; dans le jargon policier et judiciaire costaricien, ce terme est utilisé comme interpellation (d’un délinquant ou suspect) ou traitement d’un crime : […] el abordaje con celeridad y adecuado de estos casos, tanto en delitos sexuales cometidos contra menores de edad como contra mayores de edad. (La Nación, 2 juillet 2018). Il est également utilisé dans le domaine académique ou politique (deuxième acception du français) ; par exemple : Presidente aboga por abordaje integral de la migración. (CRHoy, 16 novembre 2018).

Les adaptations graphiques

D’après notre échantillon et concernant ce type d’adaptations, nous pouvons déterminer deux grandes catégories : les gallicismes dits « purs » et les mots d’origine française dont la représentation graphique a expérimenté des changements.

Des gallicismes « purs »

Un nombre important de notre échantillon est composé de gallicismes « purs » , autrement dit, des mots français employés en espagnol costaricien sans subir la moindre modification: affaire, atelier, avenir, baguette, balayage, bistrot, Bleus, brioche, brochure, collage, brisée, brunoise, coup de génie, crème brûlée, chapeau, crêpe, crêperie, crudités, déjà vu, devenir, dossier, duvet, duxelle, femme fatale, fondant, frappé, ganache, glacé, impasse, laissez passer, macaron, maillot, mirepoix, omelette, pain au chocolat, parcour, parkour, parfait, petit chef, petit noir, pralines, prêt-à-porter, reprise, rondette, sablée, sachet, savoir faire, sommelier, tabatière, touché, tour, triple sec, culis, cordon-bleu et sommier.

Des procédés d’adaptation graphique

Nous avons également repéré une série de gallicismes ayant souffert des modifications graphiques; parmi ces changements, nous pouvons mentionner la suppression des diacritiques français et du trait d’union, l’élimination des doubles consonnes, le remplacement des suffixes français par des suffixes équivalents en espagnol, la substitution du « e » final par un « a » pour faire emphase sur la forme féminine, l’adaptation graphique à la prononciation, l’influence d’une troisième langue, le doublement des consonnes et des cas « d'hésitation graphique ». Ces procédés cherchent à « hispaniser » les gallicismes.

La suppression des diacritiques français et du trait d’union

La suppression des diacritiques

aromathérapie > aromaterapia

béchamel > bechamel

crêpe > crepe

découpage > decoupage

éclair > eclair

mêlée > melé

ménage > menaje

pédicure > pedicure

première > premiere

naïf > naif

prêt-à-porter > pret a porter

rôle > rol

vis-à-vis > vis a vis

La suppression du trait d’union

demi-glace > demiglace

prêt-à-porter > prêt à porter

vis-à-vis > vis a vis

L’élimination des doubles consonnes :

baguette > baguete

chiffonnade > chiffonade

sommier > somier

Le remplacement des suffixes français par des suffixes équivalents en espagnol :

bijouterie > bisutería

charcuterie > charcutería

crêperie > crepería

abordage > abordaje

ballotage > balotaje

bricolage > bricolaje

court-métrage > cortometraje

engrenage > engranaje

ménage > menaje

coéquipier > coequipero

énerver > enervar

reculer > recular

La substitution du « e » final par un « a » pour faire emphase sur la forme féminine :

crêpe > crepa

grille > grilla

L’adaptation graphique à la prononciation

Ce changement implique la simplification des consonnes finales de la forme française ou l’adaptation de la prononciation du français à la graphie de l’espagnol.

bistrot > bistró

buffet > bufé

chantilly > chantillí

chapeau > chapó

gauffres > gofres

première > premier

D’autres procédés d’adaptation graphique

L’influence d’une troisième langue

cordon bleu > cordon blue (influence de l’anglais)

Le doublement des consonnes

La langue espagnole comporte un nombre restreint de doubles consonnes34 (cc - ll - nn - rr), c’est pourquoi il résulte intéressant d’aborder le cas de deux mots, employés dans certains médias avec des consonnes doubles inexistantes en français ; il se peut que ceux qui les emploient, cherchent à mettre en relief leur origine étrangère.

petit, petite > pettit

reprise > reprisse

Les cas « d’hésitation » graphique

affaire, affair

baguette, baguete, baguet, baguett

bistrot, bistró

chapeau, chapó

crêpe, crepe, crepa

crêperie, crepería

omelette, omelett, omeletts

parcour, parkour

premiere, premier

pret a porter, prêt à porter, prêt-à-porter

reprise, reprisse

cordon-bleu, cordon blue, gordon blue,

sommier, somier

Par rapport à cette catégorie, il est important de souligner qu’il existe une sorte de « fluctuation graphique », autrement dit, des mots dont la forme n’a pas encore acquis, dans notre milieu, une graphie stable. Les médias d’où ces gallicismes ont été extraits « hésitent » entre la « pureté » et l’adaptation à l’espagnol.

On a l’exemple du mot baguette, qui, selon notre étude, a obtenu une importante notoriété par rapport à son usage et possède quatre représentations graphiques : un attachement à l’original (baguette), une adaptation phonétique (baguet) et deux versions qui cherchent à conserver son caractère « étranger » (baguete et baguett).

Également, il est intéressant de mentionner le cas des formes quelque peu extravagantes du terme cordon bleu : gordon blue et gordon blu, dans ce cas, on trouve le mot pris directement du français, une influence de l’anglais et un exemple de mixité : une graphie correspondante à des prononciations confuses et erronées du français (gordon) et la langue anglaise (blue).

Il est aussi pertinent de faire référence à des mots qui sont présents dans notre espagnol depuis des décennies (nous l’avons ainsi détecté dans divers numéros de La Nación et La República des années 1960 et 1970) et en dépit de cette longue présence, des mots comme reprise et première possèdent une graphie instable ; cela pourrait nous indiquer que ces gallicismes ne sont pas encore bien intégrés dans notre espagnol.

Le cas du mot chema

Ce néologisme fait partie de l’espagnol costaricien populaire ; il résulte de la troncation de la lexie française chemise et l’ajout du « a » pour l’hispaniser.

Les calques

Un nombre réduit de notre échantillon est constitué de lexies correspondantes à des traductions calquées du français :

milhojas (millefeuilles)

estar en boga (être en vogue)

puesta en escena (mise en scène)

La variation stylistique et (socio)linguistique

Concernant ces aspects, il est évident que l’usage de certains gallicismes répond aux intérêts particuliers d’un locuteur qui cherche à donner à son discours des traits distinctifs, à créer un effet esthétique, à mettre en relief un style personnel de s’exprimer en espagnol découlant soit d’une maîtrise de la langue française, soit de la maîtrise de termes de celle-ci qui marque une attirance de la part d’une tranche de la société envers le français, une langue de prestige ; l’usage de la locution coup de génie illustre ceci.

Dans d’autres cas, l’usage de mots d’origine française est marqué par les variétés linguistiques et sociales du milieu costaricien. Vu ceci, un groupe assez élargi des gallicismes repérés est constitué de termes techniques, employés dans des technolectes, à savoir, de nombreux mots liés à la gastronomie ou au sport. En outre, des vocables comme chema appartiennent à des sociolectes, voire des argots.

On peut donc souligner que, d’après les informations obtenues de cette analyse, l’usage de gallicismes est remarquable dans diverses tranches de la société costaricienne et dans différents secteurs professionnels.

Conclusions

Tout d’abord, à partir des données analysées, il devient pertinent d’affirmer que le français a encore une influence significative sur le vocabulaire de l’espagnol, tantôt sur sa version standard, tantôt sur la variété costaricienne. Étant donné que l’échantillon correspond à un usage assez récent de la plupart de ces gallicismes, il reste à déterminer si un processus de renouvellement ou élargissement de l’influence du français sur l’espagnol costaricien pourrait se voir reflété dans le futur dans un échantillon semblable. En outre, il serait pertinent d’aborder le rôle d’Internet, des médias, de la mobilité des personnes pour des raisons personnelles ou professionnelles, de l’enseignement du français et d’autres possibles facteurs dans ce processus.

En plus, les gallicismes repérés sont présents dans plusieurs domaines, notamment dans celui de la gastronomie et la restauration. Cependant, les arts, la mode et le sport comprennent aussi une quantité considérable d’emprunts et de xénismes dérivés du français, mais ils sont, ainsi que dans les autres catégories, liés à une utilisation plus élégante de l’expression de l’utilisateur. Également, il faut souligner que certains termes comme baguette et chema semblent bien fixés dans l’espagnol costaricien.

En ce qui concerne les types de gallicismes, l’échantillon fait preuve d’une plus grande présence de xénismes que d’emprunts, ce qui peut s’expliquer par le fait que les premiers permettent de maintenir un certain degré de langue de prestige à travers l’utilisation de termes d’origine étrangère, considérés alors comme des emprunts superflus. Mais, de toute façon, les autres emprunts trouvés sont nécessaires, car ils font référence à des réalités ou notions inexistantes dans notre contexte.

Par rapport aux adaptations, même s’il est vrai que l’on attendrait une quantité élevée de changements graphiques, on constate aussi des modifications grammaticales et sémantiques assez notables.

Finalement, ce genre d’étude constitue une sorte de point de départ pour de futures recherches dans le domaine des gallicismes, mais il faudrait déterminer l’existence de l’influence du français sur l’espagnol costaricien à partir d’autres sources d’information plus attachées à la quotidienneté des locuteurs, afin de vérifier si les champs d’usage ne se circonscrivent que dans l’utilisation restreinte à quelques professions.


1 Recibido: 20 de julio de 2020; aceptado: 5 de abril de 2021.

2 Escuela de Literatura y Ciencias del Lenguaje; https://orcid.org/0000-0001-5916-9060. Correo electrónico: karina.costa.morales@una.cr

3 Escuela de Literatura y Ciencias del Lenguaje; https://orcid.org/0000-0003-4620-1652. Correo electrónico: julio.sanchez.murillo@una.cr

4 Aino Niklas-Saminen, La lexicologie (Paris : Armand Colin, 2015) 146.

5 Maurice Tournier, « Foudil Cheriguen, Les mots des uns, les mots des autres. Le français au contact de l’arabe et du berbère », Mots. Les langages du politique, 74 (2004) : 153.

6 Myriam Suchet, Outils pour une traduction postcoloniale (Paris : Éditions des archives contemporaines, 2009) 58.

7 Sabrina Merzouk, « L’emprunt à l’arabe dans la presse témoin d’une richesse et diversité linguistiques en Algérie », Les Cahiers du SLADD, 9 (2017) : 199.

8 Suchet, 58.

9 Suchet, 58.

10 Niklas-Salminen, 144.

11 Suchet, 58.

12 Merzouk, 198.

13 Niklas-Salminen, 144.

14 Tournier, 153.

15 François Gaudin et Louis Guespin, Initiation à la lexicologie française. De la néologie au dictionnaire (Bruxelles, Duculot, 2000) 295.

16 Niklas-Salminen, 145.

17 Niklas-Salminen, 145.

18 Niklas-Salminen, 146.

19 Niklas-Salminen, 147.

20 Oswald Ducrot et Jean-Marie Schaeffer, Nouveau dictionnaire encyclopédique des sciences du langage (Paris : Éditions du Seuil, 1995) 164.

21 Christiane Loubier, Langues au pouvoir (Paris : L’Harmattan, 2008) 207.

22 Alain Rey, Le français, une langue qui défie les siècles (Paris : Gallimard, 2009) 47.

23 Michèle Perret, Introduction à l’histoire de la langue française (Paris : Armand Colin, 2016) 79.

24 Mireille Huchon, Histoire de la langue française (Paris : Librairie Générale Française, 2002) 203.

25 Perret, 79-80.

26 Jacques Leclerc, « Les emprunts et la langue française : le phénomène des échanges linguistiques », L'aménagement linguistique dans le monde, 2 mars 2019, <http://www.axl.cefan.ulaval.ca/francophonie/HIST_FR_s92_Emprunts.htm#3._Lapport_des_langues_anciennes_au_français>.

27 Maryam Khalilpour, « Les emprunts lexicaux du persan au français, inventaires et analyses » Mémoire. Université Stendhal, Grenoble 3, 2013. <https://dumas.ccsd.cnrs.fr/dumas-00866038/document>.

28 Henriette Walter, L’aventure des mots venus d’ailleurs (Paris : Éditions Robert Laffon, 2014) 151.

29 Antonio Quilis, Introducción a la historia de lengua española (Madrid : UNED, 2003) 127, 144, 163, 169, 281, 301, 306.

30 Miguel Ángel Quesada Pacheco, Historia de la lengua española en Costa Rica (San José : Editorial UCR, 2009) 463.

31 Stéphanie Oury, « Neología de forma, un caso de préstamo léxico: el galicismo en el español actual » , Linguistic Insights, Studies in Language and Communication 205 (2016): 48.

32 Cyril Michaud, « Le Bibendum se raconte : la saga Michelin retracée dans un livre », Le Parisien, 10 décembre 2019, <http://www.leparisien.fr/economie/business/le-bibendum-se-raconte-la-saga-michelin-retracee-dans-un-livre-10-12-2019-8213943.php>.

33 Mayte Martínez, « El mejor ejercicio para perder michelines », El País, 17 février 2015, <https://elpais.com/elpais/2015/02/10/buenavida/1423570001_233999.html>.

34 Zulma Iguina et Eleanor Dozier, Manual de gramática (Boston, Heinle, 2014) 343.

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